Stéphanie Nava
Né⋅e en 1973
Vit et travaille à Marseille et Paris
Entretien avec Marie-Cécile Burnichon (extrait) in Phantasma speculari, catalogue de l'exposition au Musée d'Art Moderne de Saint Etienne Métropole, éditions Silvana, 2013
« On peut dire que l'ensemble de mon travail est narratif. Au-delà du récit, les histoires m'importent dans la façon dont elles articulent les éléments qui les composent. Représenter une histoire implique d'opérer un montage avec différents composants : lieu, objets, personnages, assemblés entre eux par des postures, des gestes, des distances. C'est pour moi à cet endroit que se niche la réflexion, la part «conceptuelle» du travail, dans le montage qui est porteur de sens. S'emparer d'un projet d'image ou de récit revient à échafauder à partir de celui-ci une multitude de faisceaux de significations, de propositions théoriques qui vont bien au-delà de lui. »
« Je m'intéresse aux systèmes (comme l'enfant qui démonte le réveil pour en voir les rouages), mon travail consiste à regarder comment ils produisent un potentiel discursif qui peut s'incarner dans une forme poétique et, pour ce qui est du dessin, dans une image agissante. La formule de Giordano Bruno qui donne son nom à l'exposition, «intelligere est phantasma speculari» (traduit littéralement «penser, c'est contempler la vision» et possiblement lu ainsi : «penser, c'est réfléchir avec les images») condense pour moi cette volonté de mettre en place, via les images (et, par extension, des récits), le résultat de mes modestes investigations, démontages et rapprochements. »