Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Alain Domagala

Né⋅e en 1969

Vit et travaille à Marseille

À partir de pratiques relevant du dessin assisté par ordinateur, de la sculpture et de l'installation, Alain Domagala travaille en substance les définitions et les qualifications de l'espace. Qu'il soit matière ou esprit, physique ou mental, palpable ou immatériel, objectal ou figuré, concret ou abstrait, l'artiste façonne cet espace dans une dynamique architecturologique fondée sur une double interrogation de l'espace géométrique et de l'espace architectural. En son sein les formes réelles et imaginaires se côtoient, dialoguent, s'éprouvent et se mêlent dans une perspective psychophysique, c'est-à-dire associant le quantifiable au sensible. À l'appui d'une recherche plastique ancrée sur les notions de modèle, d'échelle et d'archétype, indexée sur des objets et des éléments architecturaux, l'exposition Demeures synchrones, au titre équivoque, manifeste une perméabilité, une relation dialogique des espaces au sein d'un territoire étendu, augmenté. La démarche multi-scalaire ici mise en oeuvre permet de se mouvoir dans les représentations et les présentations, de conquérir effectivement les étendues figurées et, réciproquement ou parallèlement, de se projeter dans les volumes et les aménagements comme on le fait dans les images.
Si l'artiste puise volontiers dans les formes et les types empruntés au bâti et à l'habitat, qu'ils relèvent de l'immobilier ou du mobilier, il les défait finalement de leur vocation initiale, fonctionnelle et utilitaire, pour révéler plutôt leur potentiel métaphorique et symbolique, ce dont témoignent en premier lieu les intitulés retenus pour désigner les oeuvres.
Ce recours est particulièrement emblématique à travers la figure de l'escalier, dont Alain Domagala fait un usage récurrent, presque obsessionnel2. Symbole de la progression, de l'ascension et de la transfiguration, l'escalier matérialise le passage d'un espace à un autre, du dedans au dehors, du bas vers le haut et inversement, sous la forme d'une unité transitoire, non habitable, relayant l'espace mental et la physicalité.

Extrait du texte Demeures synchrones Edouard Monnet et Elsa Roussel 2015