Sans titre
Commanditaire : Ville de Digne
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES
Abri (400 x 560 x 380 cm - hauteur : 300 cm)
Toiture : fer forgé, différents motifs de ferronnerie assemblés
5 piliers de 300 cm de hauteur - diamètre : 16 cm, fixés au sol par des platines chevillées à la résine. Les parties métalliques seront recouvertes d'une peinture gris micassé.
Bancs, béton, 125x 50 x 45 cm.
Texte d'intention
Mon projet pour la médiathèque de Digne-les-Bains consiste à réaliser un environnement de repos dans la cour intérieure de la médiathèque.
Cette installation, un abri réalisé en fer forgé, sera composée de différents styles de ferronnerie cohabitant entre eux.
En partant de l'architecture réalisée par Monsieur Jérôme Voutier et notamment des deux murs en pierres du pays qui structurent l'espace et de la verrière centrale, l'abri que je souhaite réaliser répond à ces éléments constitutifs.
Le premier mur en pierres attire l'oeil du passant dans la rue du Colonel Payan et crée de ce fait un axe de transversalité de part en part du bâtiment pour aboutir dans un premier temps au coeur de la médiathèque et ensuite, avec le rappel du second mur, dans la cour intérieure.
L'abri se situerait dans ce prolongement et, de par sa structure et sa forme, rappelle la verrière intérieure de la médiathèque, en est visible des étages supérieurs. et invite à un moment propice de repos, à l'intérieur d'un jardin.
Sous cet abri, dans sa partie centrale, un cyprès sera planté qui traversera la toiture de part en part, pour accentuer l'effet de transversalité proposé par l'architecture.
Dans la partie supérieure, le fer forgé fera office d'ombrière au visiteur ou lecteur occasionnel qui pourra s'installer dans cet abri sous lequel un banc sera installé.Un autre banc sera disposé à l'extérieur de l'abri, face au jardin. Les jeux de lumière offerts par les différents motifs de fer forgé accentueront cette sensation d'un espace dédié à la lecture, à la méditation.
Ce projet se réfère dans mon travail à une oeuvre réalisée pour la Biennale de Valence en Espagne en 2003.
La commande consistait à réaliser un projet pour une place publique.
Cette oeuvre, comme d'autres projets déjà réalisés - la Serre à dessins, les Meubles à dessins... - questionnent le rapport au spectateur et tente de forcer sa participation. Il me semble important de joindre ce projet pour mieux appréhender celui que je souhaite proposer pour la cour intérieur de la Médiathèque.
Kiosque, 2003
Ce projet, imaginé pour une place de la Ville de Valence, est de proposer d'y installer un objet hétéroclite, à la fois lieu de passage, de rendez-vous, de rencontre, sorte de kiosque ou de cage à lion.Devenant pour un soir (le soir du vernissage) 'bar à tapas', où des serveurs offriront à boire de l'intérieur vers l'extérieur, marquant ainsi la multiplicité de ses fonctions.
Cette pièce est réalisée en fer forgé parce que la Ville de Valence est réputée pour sa ferronnerie d'art.J'aime, dans mon travail m'immerger dans un monde que je ne connais pas pour m'approprier de nouvelles pratiques qui deviennent miennes.
Cet espace est une synthèse de plusieurs styles de ferronnerie d'art, de différentes époques et de différentes cultures.Il est à la fois fermé et ouvert, aérien et léger par les jeux graphiques de motifs décoratifs.Ceux-ci ont été choisis selon différentes procédures.
J'en ai choisi certains dans des catalogues de ferronnerie industrielle.Avec les ferronniers d'art, nous avons créé d'autres motifs d'une façon tout-à-fait artisanale et d'autres encore ont été réalisés avec des moyens contemporains, tels que les découpes numériques au laser. Enfin, certaines parties ont été récupérées sur des bâtiments anciens.
Ces motifs abstraits ou figuratifs ont été répartis à la manière d'un patchwork hétéroclite, où chacun des 12 panneaux de 350 x 200 cm a sa propre autonomie et où l'unité se réalise dans la totalité de par l'ensemble de ces panneaux qui se répondent les uns aux autres, composant ainsi un espace, un lieu, ce kiosque ou cette cage à lion, un prototype.
Il joue avec la transparence, créant des jeux de lumière.Des ombres portées aux tonalités et au graphisme changeant se dessineront sur le sol.J'aime à penser que la ville, ses habitants, s'approprieront cet espace et le feront vivre.
L'abri est le projet essentiel que je souhaite voir réaliser.
Autour de celui-ci, j'ai imaginé un environnement plus global, considérant dans sa totalité l'espace de la cour intérieure.
Celle-ci pourrait ressembler à l'image d'un jardin japonais où tout serait composé en harmonie. Une forme souple, arrondie qui délimite au sol une circulation possible (entre les deux accès) fera vivre en harmonie les deux espaces. Cette forme, rappelant celle du yin et du yang fonctionne aussi comme un rappel du cyprès qui traverse le toit de l'abri.Rien ne heurte la nature, tout vit en harmonie et cohabite.Il en est de même de la vision du spectateur qui ne serait gênée en rien.
Les différents styles de ferronnerie de l'abri joue aussi de cette harmonie.Celle-ci pourrait être amplifiée par la pose d'une structure en verre sur la toiture.Au-delà d'un effet plus intime, et d'une certaine protection ainsi offerte (au vent, à la pluie...), le verre pourra provoquer différents jeux lumineux, différentes intensités ou reflets en jouant avec les couleurs et les transparences.
Enfin, pour compléter cette notion de jardin, je souhaiterais proposer un aménagement paysager jouant, le long du mur, sur des hauteurs et des variations lumineuses.Les espèces végétales présentées en premier seraient rampantes, s'étalant vers l'espace central de la cour intérieure, suivraient des espèces à peine plus hautes, en forme de boule et de cône avec des harmonies de couleur dans les verts-argentés.Ainsi de suite pour aboutir à des arbustes plus conséquents le long des murs.
Plusieurs bancs, en béton comme le sol de la cour, peuvent être disséminés dans l'espace pour inviter à la contemplation, la lecture, le repos.