Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Pascal Pinaud

Né⋅e en 1964

Vit et travaille à Nice

Quand un matin, j'ai vu les traces d'une voiture certainement bleue qui avait accidenté une voiture blanche, j'ai compris alors ce que je pouvais prendre dans le geste de Richter, ce qui de ce geste s'était désormais décollé pour devenir mon propre geste. L'expérience visuelle des hasards produit une mise à distance de mes réflexions sur la peinture. Loin d'une réflexion critique ou théorique, je recharge par ces expériences les gestes de ma peinture. Finalement, c'est par là que se réalise ma pratique. Contrairement à la façon dont sont faites les toiles de Richter, ce sont deux tableaux qui s'entrechoquent et non pas un couteau à lisser qui dessine la peinture. A mes yeux c'est là une grande différence, il n'est plus question de faire une image peinte, voire une digression autour d'une image peinte, mais de trouver la possibilité d'inscrire mon geste comme s'il était lui-même un accident.

Extrait du catalogue, Amicalement Vôtre, Dominique Figarella, Pascal Pinaud, Sylvie Froux, le Parvis, Tarbes, 1997