Le poids des choses
Projet réalisé dans le cadre d'une résidence de territoire avec le lycée Pierre et Marie et mené par Le Carré avec le soutien de Maisonneuve et ATS (Château-Gontier-sur-Mayenne)
La sculpture « Le poids des choses» réalisée in situ met en tension un rocher de granit semblant arquer un tube d’acier le traversant à la manière d’un cure-dents dans une olive.
Cette allégorie de sculpture où la rupture de l’équilibre est engagée, trouve ses références dans l’Arte povera et ses questionnements idéologiques. Un « Arte povera de mini-golf », c’est dans ce contexte, encore une fois lié au divertissement, que Maxime Lamarche intervient avec humour. En effet le rocher est artificiel, fabriqué en résine polyester et surmonté d’un faux pigeon, utilisé initialement comme leurre de chasse. Image construite de toutes pièces, cette sculpture nous rappelle que tout près, en Bretagne, les côtes ont été durablement modifiées par l’homme pendant des siècles pour en extraire un granite de construction. Ce matériau polyester issu de la pétrochimie abondamment utilisé pour les coques de bateaux modernes, les carrosseries de voitures de course et les piscines, est avant tout un matériau phare des années 1970, le rêve d’une époque remis en cause aujourd’hui. L’artiste utilise volontairement un faux rocher, décor de jardin détourné jouant avec l’espace qu’il crée et nous propose de nous interroger sur la véracité de ce que l’on voit le temps d’un parcours de mini-golf.
L’érosion accélérée des côtes, additionnée à la montée des océans nous portent vers la perte prochaine d’un patrimoine architectural remarquable édifié lors des premières stations balnéaire du XIXe siècle. Questionné par le rapport étrange que nous entretenons avec les paysages naturels dit immuables mais fortement dégradés par l’activité humaine, Maxime Lamarche s’interroge sur le temps qui passe et notre rapport à l’éternité, à l’image de ces menhirs traversant les époques sans apporter de réponses à leurs mystères.