Grégory Cuquel
Né⋅e en 1980
Vit et travaille à Bayonne
La démarche de l’artiste agit métaphoriquement à l’endroit de la production : il élabore son œuvre à partir d’éléments dont personne ne veut, mais ceux-ci en devenant œuvre – comme disait Marcel Duchamp à la fois par la volonté de l’artiste et par l’exposition dans des lieux dédiés – sont amenés à une autre vie. Non seulement Grégory Cuquel recycle mais il restitue une esthétique de ruine. Il assume l’esthétique du délabrement dans toute sa rugosité, loin de toute interprétation romantique. il semble aussi se refuser à participer à l’accumulation de nouvelles œuvres, et encore moins de produire de nouvelles matières. Celles qu’il trouve lui conviennent très bien. Il parcourt les villes où il est invité à exposer et construit ses sculptures avec les matériaux collectés sur place, parfois avec les « chutes » d’autres artistes ou des éléments empruntés à ses amis. Aussi, l’atelier est pour lui un lieu de recyclage en même temps qu’un modèle politique. On pourrait y revivre la scène composée par Courbet dans laquelle il se représentait « en contexte » entre ses alliés (comme Proudhon qui voyait justement l’atelier comme l’avenir social de l’Homme) et ses adversaires. Grégory Cuquel est attaché à l’atelier au point qu’il l’expose littéralement dans certaines œuvres. La radicalité de la pratique de l’artiste résulte d’une culture complexe, autant marquée par sa vision du monde que par les musiques qui ont façonné son esprit et son éthique: metal, punk hardcore, et musique minimale.
Jérôme Lefèvre.