Bernadette Genée & Alain Le Borgne
Né⋅e en
Bernadette Genée est née en 1949
Alain le Borgne est né en 1947.
Vivent et travaillent à Concarneau et à Paris.
Usages et mémoires
Depuis une quinzaine d’années, notre démarche artistique s’appuie sur des rencontres et échanges avec des milieux et univers en apparence éloignés du monde de l’art. Nous collectons des documents, objets, images, témoignages, qui constituent nos fonds d’archives. L’oeuvre issue de ces recherches comparées est construite à partir de ces ensembles articulés entre eux. Elle prend selon les circonstances la forme de livres d’artistes, de publications, d’arrangements d’objets, de vidéos et d’images etc. dont le contenu conduit à des représentations souvent inattendues du monde qui nous entoure.
Après avoir travaillé notamment dans les Archives municipales à Emsdetten en Allemagne pour une exposition, puis aux Archives de la Légion Etrangère à Aubagne, nous avons traversé les Archives secrètes du Vatican pour un livre intitulé Passegiatte vaticane, et celles des Archives Départementales du Maine et Loire pour une sélection de documents exposés à la Bibliothèque universitaire d’Angers dans l’exposition Vaticane .
Nous avons également travaillé durant trois années aux Archives Départementales du Nord à Lille pour la publication des livres Archifolia et ADN, documents et de d’expositions intitulées Archifolia.
La question des archives est au coeur de nos recherches, elle nourrit nos publications et nos travaux sous diverses formes.
Nous allons à la rencontre des personnes vers leurs archives personnelles et, dans un mouvement inverse, des archives publiques vers les personnes rencontrées.
Particulièrement intéressé par l’usage des documents et la mémoire, en lien direct avec les activités humaines, nous tentons, par de légers déplacements et de nouvelles rencontres, de dégager d’autres lectures des mondes observés.
Bernadette Genée et Alain Le Borgne
“...Or concernant Bernadette Genée et Alain Le Borgne, on est surpris que la connivence à l’égard des mondes qu’ils sollicitent se double d’une égale confiance à l’égard du monde de l’art. Nulle pulsion critique touchant le fonctionnement de l’institution artistique, nulle posture de mise à distance de ses consensus : au contraire se manifestent dans toute l’exposition un soin marqué pour le circonstanciel de l’avoir-lieu de l’art, un goût assumé pour la complexité et la labilité d’une activité aux prises avec les contradictions vivantes de son inscription sociale.......
La gageure de l’entreprise tient au fait que ces deux figures de l’artiste sont revendiquées et assumées dans la simultanéité, alors qu’elles semblent soumises à des exigences divergentes et dépendantes d’un accomodement de nature opposée. D’un côté l’accomodement est la compromission du créateur avec ses contenus où l’oeuvre se révèle comme le lieu commun qui réunit l’artiste et le non-artiste en une unité vivante. Empathie profonde à l’égard d’objets historiés, marqués par une mémoire et une expérience. Capacité à écouter et transmettre au spectateur les histoires dont ces objets sont porteurs. De l’autre, l’accomodement est l’arrangement d’une matière susceptible d’être traitée artistiquement, qui s’accomplit en représentation artistique manifestant le libre principe créateur de l’artiste....”
Jacques Sato, “L’artiste, le commissaire et le rapsode, La conjuration du nihilisme” – (extrait)
In catalogue Du général au particulier, Le Quartier, centre d’art contemporain de Quimper - 2002.
© Adagp, Paris