Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Aïcha Hamu

Né⋅e en 1974

Vit et travaille à Nice

Aïcha Hamu développe une œuvre protéiforme convoquant un foisonnement d'images et de formes où, souvent, la question du dessin garde une importance sous-jacente. que ce soit dans ses premiers dessins au henné, ses dentelles appliquées (Nosferatu, Black bird), ses usures sur satin (Ideal Chorus), les séries Hyphen ou Phantom, ses installations telles que Sans titre (Pop Corn) ou sa dernière réalisation (Sans titre) présentée au Musée Picasso à Vallauris, elle cherche à mettre en avant les ficelles du hors-champ : une ombre empruntée au cinéma expressionniste allemand, des portraits de tueuses toutes incarnées au cinéma, la mort frôlant l'extase des transes chamaniques ou des carcasses en cuir hissées par une machinerie de théâtre dans l'enceinte d'une chapelle sécularisée. Parmi ces propositions qui désignent toutes l'idée de transcendance : « And That's Just What They'll Do ». De son dernier voyage aux Etats-unis, elle a ramené ces bottes présentées dans une vitrine du Country Hall of Fame de Nashville comme le reliquat d'un festin ayant eu lieu la veille. Ce qui, encore une fois, est pointé du doigt, n'est pas ce qui est donné à voir mais ce qui s'est passé et se passe encore au-delà de cette vitrine. Ceux qui connaissent la chanson de Lee Hazlewood écrite pour Nancy Sinatra savent que ces bottes sont faites pour marcher et c'est visiblement ce que Hank Williams III (comme en atteste le cartel sur la photo) s'est escrimé à faire pendant vingt-et-un an sur une scène qui aurait fonctionné comme un tapis roulant regardant défiler ses spectateurs.