
(...) Words don't come easy
Rejouant les prémices d’un langage, l’exposition s’organise autour des notions de signes et de gestes, qui apparaissent comme un dialecte des origines.
Composées de sons, d’images au mur, d’images en mouvement, de traces dessinées ou encore de formes sculptées, les œuvres présentées tissent un lien entre image et hypothèse de représentation. Elles tentent d’établir et d’organiser un réseau de signes en un alphabet précaire.
Comme à l’aube de l’humanité, chacun des artistes, commence à inscrire les mots par l’image… À l’exemple de l’aleph, où une vache prête ses traits à l’épure de notre lettre A.
Dit-on d’une langue qu’elle est abstraite ?
Probablement, car en abandonnant la figuration, elle s’est ouverte au sens, à l’évocation, puis le signe est devenu son, pour n ‘en conserver plus que sa sonorité.
Alors avant d’être une phrase, ce serait une écholalie, car l’exposition propose des combinaisons de signes qui sans cesse se réinventent par de possibles traductions, représentations d’un réel en constante interrogation.
L’exposition se saisit de formes en transition : une lettre presque formée, une trace à peine esquissée, une image sortie d’un jeu de memory, un objet qui semble déjà vu et pourtant tout se brouille avec des images floues, aux découpages aléatoires, c’est une boucle dont les repères échappent au sens.
Les artistes s’évertuent pour en restituer une possible cartographie, mais peut-être est-ce un rébus. Un bégaiement qui initie des débuts de phrases, une transmission, pour laquelle les artistes de « (…) words don’t come easy », se font les passeurs de nouvelles grammaires.
Avec Jean Baptiste Couronne / Michel Guillet / Marie Jeanne Hoffner / Guillaume Janot / Olivier Nottellet / Martin Lord / Marine Pagès / Jean Marc Thommen
Commissariat de Marie-Jeanne Hoffner