Actualités des artistes
© Emmanuelle Rosso

La rive des images

Exposition collective
Galerie Françoise Besson, Lyon
du 06/03/2024 au 30/03/2024

La galerie Françoise Besson est heureuse d’accueillir dans ces murs un duo inédit : Emmanuelle Rosso et Guénaëlle de Carbonnières, du 6 mars au 6 avril 2024.
Roche-Azur : De l’océan qui baigne les îles bretonnes de Marine Joatton et d’Emmanuelle Rosso et construit leurs paysages, à la montée actuelle des eaux ; en passant par Téthys, espace océanique disparu dont les traces se retrouvent dans les œuvres de Guénaelle de Carbonnières, Roche Azur nous propose un cheminement à la fois minéral et chromatique dans la mémoire et la réminiscence de mondes lointains, à la lisière du mythe La mer nourricière et protectrice de la vie insulaire, la mer, élément de fusion, d’un monde où tout est en connexion dans les grands dessins bleus d’Emmanuelle Rosso ; la mer d’où émergent et fourmillent des êtres humains, minéraux, végétaux qui se donnent au regard, baignés dans un océan pastel où le vent souffle fort. Ils sont imbriqués comme dans un magma aux sources d’un monde lointain. La couleur bleue évoque dans ses dessins l’état de souvenir, une mémoire enfouie. Traduit dans son ensemble d’œuvres sur papier last poem tel un dernier message au gouffre d’une enveloppe. Emmanuelle Rosso prend ainsi comme surface picturale l’intérieur d’un objet devenant à la fois motif et support d’une sorte de graphie naufragée.
Mer Téthys, à l’origine des paysages Mâconnais, témoins d’un passé vieux de deux cent millions d’années qui ressurgit de façon liquide dans les grands dessins de Guénaëlle de Carbonnières. Là, au creux des plis minéraux de la roche de Solutré, s’entrelacent les motifs archéologiques de ce site préhistorique et les traces de fossiles marins qu’on y trouve avec les lignes chromatiques de cette falaise de calcaire, émergée d’une ancienne barrière de corail.
Cette mer fondatrice, liée aux mythes des origines comme dans les livres ouverts d’Emmanuelle Rosso est aussi celle qui isole, qui sépare ou qui menace de destruction les métropoles gravées par brûlure au laser de la série incandescence de Guénaëlle de Carbonnières. Dessinées par retrait de matière, elles dialoguent avec des éléments d’un temps ancien : fossiles, art pariétal.
Les monochromes d'Emmanuelle et de Guénaëlle tels des scanners d'un monde enfoui se retrouvent autour des notions de résurgence, de réminiscences de mondes oubliés, enfouis dans nos mémoires humaines comme dans la mémoire fossilisée de notre terre.