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Caviardage

Exposition collective
Galerie Olivier Meyer, Nantes
du 01/03/2023 au 18/03/2023

La galerie Olivier Meyer est heureuse de vous annoncer sa prochaine exposition collective : "Caviardage".

Elle réunira 18 artistes et poètes d’ici et d’ailleurs et de générations différentes.
S’y mêleront les œuvres d’artistes qui ont déjà exposé à la galerie à celles d’autres, avec qui nous travaillons pour la première fois.

Dessin, peinture, installation, œuvre sonore, photographie, les propositions et références des artistes sont hétérogènes ainsi que leurs façons de s’approprier le titre de l’exposition.

"Caviardage" vient du verbe caviarder qui apparaît à la fin du XIXe siècle dans l’argot de la presse et de l’imprimerie française. Il signifie recouvrir un passage de texte avec de l’encre noire afin de le rendre illisible. "Caviardage" concernait les textes noircis par la censure. C’est la censure du tsar Alexandre III qui a été la première à utiliser ce procédé, d’où la référence à la couleur et à la forme des grains de caviar, par analogie à la trame d’imprimerie.
Aujourd’hui le sens s’est élargi et défini plutôt l’action d’opérer des coupes dans un article qui en altèrent le sens.

Au sens figuré, on peut aussi l’entendre comme ce que l’on omet, Sigmund Freud en comparant la censure aux « blancs » ou aux « passages caviardés » des journaux soumis à un contrôle, la définit comme une fonction de l’inconscient dans son livre paru en 1900 : « Die Traumdeutung », La science des rêves selon la traduction prônée par Jacques Lacan. Biffure, rature et tout le reste n’est que lie et rature, aurait pu dire ce dernier, pour paraphraser André Breton.
Il s’agirait donc de ce qui est oblitéré et par analogie, de la notion de vérité, voire de liberté.
Si Le vrai est un moment du faux, comme l’écrivait Guy Debord dans « La société du spectacle » et si Ce que l’on ne peut énoncer, il faut le taire en référence à Ludwig Wittgenstein et à son « Tractatus logico-philosophicus » ; on peut s’interroger sur la notion de vérité. Faut-il tout dire ? L’explicite est-il plus juste que l’implicite ? Une proposition ouverte moins pertinente qu’un discours trop argumenté ?

Comment transmettre au-delà du langage ?
Caviarder serait donc aussi superposer, hybrider, comme un cut-up ou un cadavre exquis, du collage, du hasard, du collectif, du montage ; une action consistant à ajouter, couvrir, déformer, ôter, effacer, abîmer, coder, oblitérer….

"Caviardage" est le 5e volet des expositions collectives que nous organisions précédemment sous le nom de Soyouz signifiant union en russe.

Le caviar étant aussi une forme de métaphore des agapes et de l’opulence tout ceci peut aussi se lire avec distance, voire ironie.

Ce sont ces différentes réflexions que nous avons transmises aux artistes pour qu’ils opèrent un choix ou créent une pièce spécialement pour cette exposition.

Avec : Fernando Aguiar, Akenaton, Ludovic Bernhardt, Philippe Berta, Julien Blaine, Jean Bonichon, Daphné Boussion, Philippe Calandre, Maéva Croissant, Justin Delareux, Frédérique Guétat-Liviani, Pierre-Yves Hélou, Lidia Lelong, Rose Lemeunier, Ricardo Martinez Ramos, Karine Maussière, Jean Torregrosa et Valentina Traïanova.

Le vernissage aura lieu le samedi 25 février à partir de 18h
À cette occasion, Maéva Croissant proposera une lecture-performée d’extraits de son livre "Le parasite et autres lectures-performances" récemment paru aux éditions Les murmurations, Pigalle, Paris.