Julien Blaine
Né⋅e en 1942
Vit et travaille à Ventabren, Marseille et nomadise le plus possible
Que la poésie de Julien Blaine soit qualifiée de séméiotique, d'expérimentale, de matérielle, ou de visuelle n'a finalement que peu d'importance dans l'appréhension de son abondant travail. Depuis les années soixante, l'artiste n'a de cesse d'incarner (de désosser) le langage. Par la performance, comme à travers l'édition, il s'attache à délivrer la qualité corporelle du poème. Il y a donc du physique dans cette œuvre, de la masse, de l'organique. C'est un corps chutant des escaliers de la gare Saint-Charles de Marseille (Chute-chut !) ; une langue sortie, pendante, tremblante et qui déclame (La langue n'a point d'os). La poésie de Blaine c'est le corps du mot autant que le mot du corps.
Fondateur de la revue Robho (1967), de DOC(K)S (1976)... l'artiste multiplie également les expériences éditoriales. Figure nodale d'un réseau international de poètes, il est aussi l'entremetteur de nombreux événements mettant en scène ceux qu'il nomme les ambassadeurs. Car on croit le comprendre à travers son œuvre, comme à travers sa vie, la poésie est une politique (et réciproquement) et Julien Blaine est un homme engagé.