Meet-up

Initié par Documents d'artistes Provence-Alpes-Côte d’Azur, Meet-Up est une programmation annuelle de visites d’ateliers portée aujourd'hui aussi à l'échelle du Réseau documents d’artistes et organisée par l’ensemble des Documents d’artistes à l’adresse de professionnel·les français·es et étranger·ères. Ces voyages de prospection sont conçus pour privilégier les échanges professionnels et favoriser la connaissance du travail des artistes ainsi que la découverte des scènes artistiques territoriales.

Cette session à Bordeaux du 24 au 26 septembre 2025, est organisée par Documents d’artistes Nouvelle-Aquitaine, avec le soutien du Réseau documents d’artistes.

Documents d'artistes Nouvelle-Aquitaine

Depuis 2012, Documents d’artistes Nouvelle-Aquitaine documente et accompagne le travail de création d’artistes plasticien·nes de la région.

En collaboration avec de nombreux partenaires locaux et nationaux, dont le Réseau documents d’artistes, l’association installée à Bordeaux au sein de la Fabrique Pola est un acteur structurant de la filière des arts visuels. Outil de connaissance à destination de tous les publics, elle est à l’écoute des artistes, attentif aux mondes (de l’art) où ils et elles évoluent.

Documents d’artistes Nouvelle-Aquitaine se distingue d’abord par son travail d’élaboration et d’actualisation d’un fonds documentaire constitué de dossiers monographiques sur des artistes de la région. Il se fait l’écho de la diversité des esthétiques, des médiums, des pratiques et des démarches à l’œuvre sur son territoire, et met en lumière la singularité de parcours individuels. Début 2025, ce fonds documentaire compte 90 dossiers.

Documents d'artistes Nouvelle-Aquitaine mène également un ensemble d’actions complémentaires, depuis la production de contenus éditoriaux inédits jusqu’à la mise en relation avec des commissaires, critiques d’art et autres professionnel·les.

Programme



Mercredi 24 septembre

FRÉDÉRIC DESMESURE / 13h45

Né en 1964
Vit et travaille à Bordeaux
fredem2@wanadoo.fr

Né en 1964 à Talence (33), Frédéric Desmesure est diplômé de l’École Nationale de la Photographie de Arles en 1991. Outre de nombreux ouvrages, prix et expositions à son actif, il est chargé de 2014 à 2019 de la programmation de la Maison de la Photographie des Landes à Labouheyre (40), où il conduit sur 5 saisons le projet Land[scape] mettant en œuvre des résidences de photographes sur le territoire des Hautes Landes, et qui avec 14 artistes donnera lieu à l’ouvrage Les cinq saisons, aux Éditions Le Bleu du Ciel.
En 2020, la galerie L’ANGLE (Hendaye) présente son exposition Le Bleu du ciel en noir et en 2024 Les écorchés.

En 2025, une de ses œuvres intègre la collection des arts aux murs artothèque (Pessac) et il rejoint le fonds documentaire de Documents d’artistes Nouvelle-Aquitaine.

« Dans ces espaces urbains, l’ordinaire est un étrange exercice d’équilibre, forcément précaire. Il suffit d’une confrontation inopinée entre deux réalités largement distantes pour que le transparent bascule dans l’opaque, le familier dans le fantastique. Cette mise en tension inattendue, où l’incertitude devient un principe actif, déleste la matière frontale, géométrique de la ville de son inertie et charge la présence humaine de vivifiantes discordances et imperfections. La pression architecturale est ainsi contrariée par l’irruption d’autres temps, d’autres dimensions, d’autres éclairages, d’autres impératifs, et le cours normal de l’existence opère de brusques et énigmatiques bifurcations. »

Didier Arnaudet

Suburb, Cenon, 2025
Série photographique en cours

FRÉDÉRIQUE BRETIN / 15h45

Né en 1962
Vit et travaille à Calviac-en-Périgord
frederiquebretin@orange.fr

L’espace est le cadre conceptuel de ma recherche photographique. Je le définis constitué de tout ce qui entre dans le champ du regard, tant les lieux que les objets. Il est le terrain poreux où s’inscrivent et s’enfouissent toutes les histoires : intimes, collectives, l’Histoire. Je l’observe comme un empilement successif de constructions, d’effacements, de recouvrements. Pour cela, je l’imagine s’articulant autour de trois dimensions.
D’abord, la surface, un espace vierge, une page blanche sur laquelle prend place le décor.
Puis, le décor se compose d’édifications et d’agencements, de toutes sortes d’objets tant naturels qu’issus de l’activité humaine, et contient aussi les événements qui le traversent. A l’échelle du temps, il demeure, se transforme, disparait, un autre lui succède.
Enfin, la profondeur invisible comporte les histoires, la mémoire des anciens décors enfouis sous la surface, elle archive les strates superposées du temps, des événements passés qui tissent le présent. 



Constructions, effacements, enfouissements, recouvrements se succèdent. Grâce à ce mouvement perpétuel, je conçois chaque espace comme une matière, à la fois polysémique et polymorphe, capable de susciter une diversité de perceptions visuelles. L’espace imaginé sous cette forme surface-décor-profondeur permet de s’interroger sur ce que les lieux conservent des événements qui les traversent. Il amène à se demander, comment ceux-ci agissent sur notre réception du monde. La photographie à l’image de la perception visuelle façonne notre lecture du monde, l’une et l’autre produisent leurs propres visions.

Sans titre 1, série Je suis morte à Auschwitz et personne ne le voit, 2014
Série de 12 photographies

RENCONTRE AVEC

Les Filles de la Photo
Chantal Nedjib
Marie-Line Daudin

17h30 à la Fabrique Pola

Rencontre publique autour du livre Y voir clair dans le méli-mélo de la photo (2023) par Les Filles de la Photo dans le cadre de l'Info pro de la Fabrique Pola.
Sur une proposition de Documents d'artistes Nouvelle-Aquitaine
Avec le soutien du réseau Astre

Comment présenter son travail lorsqu’on est artiste, et plus particulièrement artiste photographe ? Comment entrer en relation avec des professionnel·les afin que ses œuvres soient achetées ou diffusées, pour être invité·e en résidence ou recevoir des commandes ?



Jeudi 25 septembre

MAITETXU ETCHEVERRIA / 9h30

Né en 1975
Vit et travaille à Bordeaux
maitetxuetcheverria@gmail.com

Maitetxu Etcheverria fixe son appareil sur des constructions génératrices et réceptrices de fictions et d’imaginaires. Le cinéma, la télévision et le théâtre lui fournissent un matériau infini, une profusion d’univers artificiels « plus vrais que nature » bien que nourris d’archétypes .... Témoins et miroirs du monde, ils se posent en révélateurs d’une culture collective. Son regard nous offre un panorama sur un « vraisemblable fabriqué » factice et hyper-réel... Les photographies de Maitetxu provoquent une mise en abyme qui en ajoutant des « images aux images », brouille notre aptitude à définir ce qui est donné à voir, soulignant l’ambiguïté du sujet autant que celle de sa représentation.

Denis Driffort

Muga(k), 2023
Série de 27 photographies argentiques, 50 x 60 cm
Vue de l’exposition Dominique Berthommé - la préservation du feu, Centre d’art contemporain d’Anglet (Galerie Pompidou), 2025

GUILLAUME HILLAIRET / 11h15

Né en 1971
Vit et travaille à Bègles
guillaumehillairet@gmail.com

Depuis plusieurs années, je cherche à saisir ce qui structure nos perceptions, les fils invisibles, les mécanismes sensibles qui orientent notre manière d’habiter les lieux, de traverser les espaces, qu’ils soient réels ou imaginés.

La photographie, l’installation, la vidéo et l’écriture sont les médiums que je privilégie pour mener mes explorations. La pertinence d’une forme ou d’une autre apparaît d’un contexte avec lequel je dialogue : un lieu, une rencontre, une situation précise. Ces moments donnent naissance à des protocoles. 

Mon travail interroge la notion de repères : comment les mobiliser, les détourner subtilement pour créer des décalages qui invitent à se repositionner dans l’espace, mais aussi à questionner nos intentions et les postures philosophiques, sociales ou sociétales, que nous renvoyons aux autres. Ces déplacements, souvent discrets, ouvrent des espaces de réflexion autant que de perception.

Ainsi, ma pratique artistique s’inscrit dans ces interstices, ces moments singuliers où surgissent de légers écarts, des apparitions, des présences ou des absences. Ces instants permettent à la fois de mettre en situation les lieux que j’affectionne et d’ouvrir une expérience avec le spectateur au moment de lui présenter une photographie, un son, une installation ou des mots.

blueprint construction 4, 2019
Cyanotype sur papier 250 g, 39,6 x 29,2 cm
Collection Agence A’Urba

CLARA CHICHIN / 14h30

Né en 1985
Vit et travaille à La Nouaille
clara.chichin@gmail.com

Clara Chichin est diplômée des Beaux-Arts de Paris et d’une Maîtrise en lettres, arts et pensée contemporaine. Elle développe une poétique photographique du quotidien et de l’errance. Elle assemble les fragments dans un système d’équivalence, compose peu à peu un ensemble avec des répétitions, des échos, tel un poème ; une mise en récit non linéaire. Ses images plus évocatrices que descriptives sont des invitations à la contemplation et à l’imaginaire.

Ses travaux en cours explorent la relation de l’homme au vivant, des liens sensibles que l’on tisse avec la nature. Sa démarche s’inscrit dans une exploration de l’expérience sensible du paysage. Dans une dérive intime et paysagère, elle questionne le paysage et sa représentation avec une palette chromatique inventant un territoire imaginaire. En 2017, elle est finaliste du Prix Leica. Elle est invitée en 2019 lors de la conversation filmée au Jeu de Paume Sally Mann, l’image élégiaque. En 2023, elle est finaliste du concours photographie du 38e Festival international de mode, de photographie et d’accessoires de la Villa Noailles – Hyères et est accueillie en résidence de postproduction au CPIF. Entre 2022 et 2024, elle a développé une co-création avec Sabatina Leccia dont un livre, Le Bruissement entre les murs, est publié en novembre 2024 aux éditions sun/sun. 

Elle participe par ailleurs régulièrement au projet  Collectif Temps Zero développé par Stéphane Charpentier. 

Aux mille sources la belle vie, série photographique en cours
Avec le soutien à la photographie documentaire contemporaine du CNAP (2022)
© Clara Chichin / Hans Lucas / ADAGP

SOPHIE MOURON / 16h15

Née en 1966
Vit et travaille à Bordeaux
mouron.sophie@gmail.com

« L’une de mes principales occupations est de vérifier la façon dont les secondes se suivent. De voir aussi si certaines se précèdent. D’autres tâches m’accaparent toutefois : mesurer les nuages, inventorier l’eau qui coule et recenser celle qui tombe, estimer l’air, scruter le vent, surprendre des apparitions, tout autant que des disparitions, etc. Et puis j’étudie assidûment où l’avant et l’après se rejoignent, mais aussi quand l’intérieur se change en extérieur. Et vice versa.
C’est toujours une histoire de passage de l’en deçà à l’au-delà, d’allure des choses et de réalité des instants qui échappent. »  

Sophie Mouron a toujours pratiqué la photographie, un moyen peut-être d’apposer un filtre sur le monde. Après une formation initiale de 6 années de dessin en ateliers, elle a commencé à travailler sur notre relation à l’espace dès ses années de licence et de maîtrise à l’UFR d’Arts Plastiques de Paris I - Saint Charles. Elle poursuit aujourd’hui ses recherches à travers, toujours, des interventions et installations dans l’espace, des projets sonores, la vidéo, et, la photographie qui, sous forme de séries, a pris de plus en plus d’importance dans son travail à mesure qu’elle y rendait plus étroite la corrélation entre espace et temps.

En 2015, avec Mirsad Jazic et Emmanuel Ballangé, elle fonde à Bordeaux le collectif 0,100, lequel a élaboré une vingtaine d’expositions et invité une trentaine d’artistes.

Lavomaniac, 2017
Série de 12 photographies



Vendredi 26 septembre, Bordeaux

SABINE DELCOUR / 9h

Né en 1968
Vit et travaille à Bordeaux
sabdel33@gmail.com

Sabine Delcour est photographe. Son travail s’articule autour du paysage et interroge nos manières d’habiter le monde. Elle arpente les lieux en questionnant leurs habitants, une enquête qui parfois se transforme en quête, un jeu où le visible et l’invisible s’entremêlent, où l’image et le son cohabitent, où des histoires nous sont contées. Ses images nous invitent à un voyage intime dans un monde sensible. Elle poursuit ses recherches dans le cadre de résidences de création, de bourses, ou de commandes et expose régulièrement en France et à l’étranger. Elle participe à des séminaires et des conférences et anime également des workshops et des ateliers de pratique artistique.

Un seul ennui, les jours raccourcissent, travail en cours
Lundi 16 septembre 1974, Résidence Santa-Monica, Pessac

PIERRE-LIN RENIÉ / 10h45

Né en 1966
Vit et travaille à Bordeaux
pl.renie@orange.fr

Les photographies de Pierre-Lin Renié apparaissent comme des enregistrements simples et directs, d’une précision descriptive. Exercices d’un regard ouvert sur le monde extérieur, elles sont réalisées dans l’espace public – un espace commun et partagé. Leurs sujets sont variés, sans hiérarchie entre eux, ni à l’intérieur du cadre lui-même. Elles réinvestissent aussi bien les genres établis de la photographie moderne (scènes de rue, architecture, objets trouvés, paysage, etc.) que les poncifs de la photographie amateur (couchers de soleil, nuages, fleurs, animaux, etc.). D’autres reproduisent des œuvres d’art ou des images médiatiques. Il s’agit de travailler une attention au monde, en tendant vers la plus grande variété.
Pierre-Lin Renié se situe à la croisée de deux lignées : l’une issue de l’histoire de la photographie, dans toute sa diversité et sa complexité, l’autre provenant de l’art conceptuel des années 1960. Son travail apparaît tant sous forme d’expositions que d’éditions imprimées ou électroniques. Dès 2013, les supports se diversifient (cartes, posters, drapeaux, affiches, pancartes, terminaux numériques…). Depuis 2017, un renouvellement de la pratique photographique apparaît avec le recours au scanner, instrument à la fois myope et ultra-précis.
Diplômé de l’ENSP d’Arles (1989), Pierre-Lin Renié travaille ensuite au musée Goupil (1990-2006) sur la culture des images au XIXe siècle et leur prolifération. Il reprend une pratique artistique personnelle en 2004. Il enseigne à l’École supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux depuis 2006.

Minnie suspendue (Bordeaux, 23 mars 2014), 2022-2024
Impression offset, A3 plié en 2 – œuvre en diffusion gratuite
Installation pour l’exposition monographique Sous le ciel. Photographies 2004-2024, Vieille Église, Mérignac, janvier-avril 2025




Professionnel·les invité·es

Francesco Biasi,
coordination artistique et de projet, Centre Photographique d’Île-de-France

Formé en histoire de l’art et en anthropologie, Francesco Biasi se consacre à l’accompagnement de projets artistiques, avec un intérêt marqué pour les approches phénoménologiques, praticables et participatives, ainsi qu’une attention particulière portée aux images techniques.
Depuis 2018, il fait partie de l’équipe du Centre Photographique d’Île-de-France – centre d’art contemporain d’intérêt national –, où il assure actuellement la coordination artistique et de projet. Dans ce cadre, il a assuré le commissariat de deux expositions monographiques et accompagné la production d’une douzaine de projets mobilisant des médiums variés.
Depuis 2023, il développe en parallèle une activité indépendante de commissariat d’exposition et de coordination de projets artistiques.

Sara Giuliattini,
co-directrice du festival Polycopies et commissaire indépendante associée à la programmation artistique de La Chambre (Strasbourg)

Après une formation en Histoire de l’Art à Florence et en Sciences Politiques à Paris, Sara Giuliattini prend part à la création du BAL, espace d’exposition dédié à l’image-document à Paris en 2010.  
En 2014, elle co-fonde et co-dirige aujourd’hui Polycopies, association de diffusion et de promotion de l’édition photographique indépendante et salon dédié à l’édition photographique internationale.
En 2024, elle rejoint l’équipe de La Chambre, espace d’exposition et de formation à l’image à Strasbourg, en tant que co-programmatrice.
Son parcours professionnel allie la connaissance de la scène photographique contemporaine et internationale à une large pratique dans le développement de projets artistiques et culturels. Depuis près de 15 ans, elle a à cœur de travailler avec les photographes que ce soit au sein de centres d’art, de maisons d’édition ou d’autres espaces de diffusion. 

Isabelle Tessier,
directrice de l'artothèque de Vitré

Isabelle Tessier est directrice de l’artothèque de Vitré Communauté et co-présidente de l’ADRA (association de développement et de recherche sur les artothèques). Depuis 2000, elle a en charge l’enrichissement de la collection photographique de l’artothèque initiée par le critique d’art Bernard Lamarche-Vadel et contribue, par des conférences, des cours et des écrits, au développement de la recherche sur l’art contemporain, la collection et le multiple. Critique d’art au sein de l’AICA, elle est auteure d’entretiens et de textes plus particulièrement dédiés à la photographie et a curaté plus d’une soixantaine d’expositions consacrées à ce médium.

Exemples d’entretiens et de textes plus particulièrement dédiés à la photographie comme : Salonfäheg , Pierre Galopin, Filigranes éditions, 2021 ; Toute chose est son double, entretien avec Paul Pouvreau in L’empreinte du reste, Poursuite éditions, 2018 ; Sur les traces de Lewis Baltz in Lisières, Diaphane éditions, 2016 ; François Poivret, Portraits de Jacques Villeglé, Filigranes éditions, 2013 ; Richard Pak, Pursuit, Filigranes éditions, 2012 ; L’empreinte de BLV in Inclinations, la collection selon Bernard Lamarche-Vadel, Filigranes éditions, 2010.

Exemples d’expositions curatées consacrées au médium photographique dont La collection (1983-2023) Lisières, conversations avec Lewis Baltz (Deborah Greenwood, Elliot Le Nan, Vincent Lorgeré, Maxime Voidy, Quentin Yvelin), Architecture(s) (Hervé Beurel, Jocelyn Cottencin, Benoît-Marie Moriceau, Georges Rousse, Florence Chevallier, Jenny Holzer, Stéphane Couturier), Un aperçu des pratiques contemporaines du sténopé (IsraelAriño, Gabor Osz, Vera Lutter, Felten-Massinger, Claire Lesteven, Ilan Wolf).