void setup () {
Dans le cadre de « Un artiste I un projet », le collectionneur d'art et éditeur Alexandre Dufaye, invite régulièrement des artistes à investir son appartement du centre de Nice.
Avec Bruits de couloir, entre novembre 2015 et juin 2016, Xavier Theunis, Charlotte Pringuey-Cessac et Kristof Everart ont interprèté l’invitation qui leur avait été faite à savoir trois variations sur un même support : un long couloir tracé par des cloisons vitrées qu’il a fallu apprivoiser.
En décembre 2016, avec Un Air de Grand Verre, Alexandre Dufaye a donné carte Blanche à Mathieu Schmitt qui pour cet exercice utilise ici le vocabulaire du transport d’oeuvres et du montage d’exposition afin d’investir « les grands verres » structurant les espaces du salon et du couloir.
Ainsi, les caisses, les ventouses de manutention et les sangles jouent toutes un rôle dans l’accrochage de ses pièces, que se soit au niveau technique ou au niveau plastique. Le traitement de ces “boîtes” permet ici de leur donner un statut hybride: tantôt socle, tantôt contenant, les unes respectant les règles de fabrication des caisses de transport, les autres, plus libres dans leur conception, côtoyant la sculpture minimale.
Dans ce qu’il appelle ses “systèmes sérendipes”, Mathieu Schmitt analyse l’activité électrique de plantes grâce à des électrodes. Cette activité est ensuite interprétée comme une conscience de soi et une volonté du végétal à modifier son environnement. Les différentes cactées sont de ce fait libres de composer des poèmes ou de contrôler leur propre apport en lumière, interagissant de ce fait avec l’appartement et ses occupants.
Le titre de l'installation "void setup () {" est emprunté au commencement de tous les programmes utilisés dans les différentes pièces, une partie qui définit les bases du programme informatique...)
Voir aussi SelfConsciousness #1, #2 et #3 2013-2014 et Cadavres exquis 2014
Sont ainsi présentés, dans ou sur ces objets métissés, des dérivés de pièces existantes, créés spécialement pour répondre à la proposition d’Alexandre Dufaye.
Au sol, un vase a subi un traitement de destruction/reconstruction inspiré du kintsukuroï, un art japonais qui vise à réparer les poteries avec de l’or ou de l’argent, mettant en évidence la cassure et la réparation de l’objet, le rendant plus beau avec ses imperfections.
Enfin, disposée sur le piano, la maquette du “moulin à neige” nous dévoile son environnement à travers ses pales.
Ici encore, c’est une hybridation de l’architecture, entre réelle fonctionnalité, hypothétique
fonction et univers fictionnel; l’illustration d’une fictionnalité.