Méta-Skholè #Marseille
L’édition de la Méta-Skholè #Marseille n’est pas uniquement une publication, c’est d’abord une histoire.
L’histoire d’expériences partagées qui ont découlé d’un projet d’exposition, stoppé dans son élan par un confinement.
L’histoire d’un groupe hétéroclite animé par la volonté têtue de poursuivre l'expérience du lien, et du commun.
C'est aussi un futur.
Elle ambitionne de grandir au fil du temps, de se développer au gré des nouvelles expériences mises en place.
Par cette édition, limitée à 100 exemplaires et éditée grâce au soutien de Documents d’Artistes PACA, nous souhaitons créer un lien avec les personnes qui s'en saisissent. Données gratuitement, elles sont une passerelle pour de nouvelles hospitalités et pour une suite partagée.
Notre volonté est de tisser un lien avec chaque personne ayant acquis l’édition. Lister les contacts de chacune d'elles, permet la création d'un réseau informel, sorte de rhizome œuvrant à perpétuer l'éclosion d'expériences collectives.
Ainsi, l'édition sera augmentée par de nouvelles pages qui témoigneront du devenir de la pensée et des expérimentations de la Méta-Skholé en mouvement. Pour chaque nouvel apport à la publication, nous contacterons toutes les personnes qui souhaitent faire évoluer ce projet avec nous, et leurs proposerons de participer à la production de la suite de cet ouvrage.
Initiée en 2017 à Tanger par Jean-Paul Thibeau et Nouha Ben Yebdri (Mahal Art Space), la Méta-Skholé de Tanger combinait micro-séminaires, rencontres d’individus, immersions dans divers lieux et des temps d’expérimentations artistiques désautomatisantes. Chaque « Méta-Skholé » est une manière de réinventer des modalités d’expériences à la fois individuelles et collectives. Trois sessions se sont succédées (2017, 2018, 2019) – à partir des rapports Hospitalité - Perception – Transmission - explorant des expériences qui peuvent mettre en jeu les rapports art et vie ... Il est clair à nos yeux que c’est la mise en jeu d’un processus d’émancipation où l’art re-questionne le quotidien de nos existences et où la vie re-questionne l’usage des pratiques artistiques.
Le mode de fonctionnement est lui-même un dispositif expérimental qui évolue selon les occasions et les situations.
Méta est un préfixe qui provient du grec μετά (meta) (après, au-delà de, avec). Il exprime, tout à la fois, la réflexion, le changement, la succession, le fait d'aller au-delà, à côté de, entre ou avec...
« Skholè est un signifiant paradoxal : d’abord repos/loisir, puis étude (école)/application, enfin...paresse, inaction ! C’est la libre disposition de son temps pour s’appliquer ou s’adonner à ce qu’on aime et qui ne peut être forcé. L’équivalent latin, c’est l’otium (loisir, oisiveté), consacré par privilège au studium, et qui s’oppose au negotium (négoce, activité salariée, contrainte). »
Michel Guérin
Une première rencontre a eu lieu le jeudi 19 décembre 2019 à la Maison Bleue (38 rue Sainte - 13001 Marseille).
Cette rencontre a pris la forme d'un déjeuner pendant lequel nous avons pu dialoguer autour de nos préoccupations.
En filigrane l'idée était de mettre en place pour l'année 2020 des temps de réflexions et d'expérimentations sous forme de Méta- skholé pour connecter et articuler les rapports attention / perception /écologie des pratiques ... (etc.)
Cette transmission est portée par des valeurs fortes ; sont écartées les notions de performance ou de compétition, chacun est encouragé à s’observer avec bienveillance, l’écoute - de soi comme de l’autre - est mise au cœur de cet espace, tout comme la notion de partage. Ce contexte permet une mise en confiance et donc une liberté de parole, chacun étant encouragé à être pleinement ce qu’il est.
Une seconde rencontre-table ronde a eu lieu le 24 janvier 2020 , toujours à la Maison Bleue -réunissant des participants de la première réunion et de nouveaux artistes intéressé.es.
Badr El Hammami nous a invités à réfléchir et à expérimenter autour du lieu de l’Institut Berbère de Marseille, dans le cadre d’une pré-manifestation associant Manifesta et Document d’Artistes PACA.
Nous avons donc constitué une équipe initiale pour nous lancer dans cette aventure méta...
Suite à l’invitation de documents d’artistes PACA pour une intervention dans le cadre de l’événement pré-manifesta 13 à Marseille, j’ai choisi de faire une proposition d’un projet collectif.
Il me semblait nécessaire d’investir un espace existant, chargé d’histoire, et en lien avec ma culture natale qui est la culture Amazigh (berbère), raison pour laquelle j’ai choisi l’institut berbère à Marseille.
Depuis quelques années, j’ai eu l’occasion de travailler avec l’artiste Jean-Paul Thibeau sur plusieurs projets notamment le projet « protocoles méta », j’ai suivi sa dernière intervention à l’espace « Mahal Art Space » à Tanger au Maroc et dans la région du Rif autour de ce que l’artiste appelle « Méta- Skholè » . J’ai contacté Jean-Paul pour savoir s’il serait partant pour le réactiver à l’institut berbère.
Rapidement, Jean-Paul a accepté et nous nous sommes revus à l’institut berbère. Nous avons entamé une nouvelle démarche avec d’autres artistes invités. Une première réunion a eu lieu avec les artistes et critique d’art :
Jean-Paul Thibeau (artiste et enseignant d’art), Badr El Hammami (artiste)
Natacha Jouot (artiste), Ana Eulate (artiste, Danseuse et chorégraphe), Marius Girardot (artiste), Déborah Repetto Andipatin (artiste) Jeanne Mercier (critique d'art et fondatrice de la revue « Afrique in visu), Mezli Vega (artiste), Yuva Zidane (responsable de l'institut berbère à Marseille).
Quelques semaines avant le confinement, nous nous sommes rendus au siège de Manifesta 13, au quartier des réformés Cannebiere et nous avons échangé avec les responsables du projet pré-manifesta ainsi que le responsable de documents d’artistes PACA autour de notre proposition.
Malheureusement, suite au confinement lié à la crise sanitaire, le programme de pré- manifesta a été annulé et jusqu’à ce jour nous n’avons pas reçu les informations concernant le report des événements et à quelle date !
Malgré le confinement, notre collectif n’a jamais cessé de collaborer, à distance et par des réunions de travail sur Skype nous avons produit, discuté, travaillé en binôme, réfléchi la question de la culture après le confinement.
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La nature humaine
Jean Paul Thibeau Badr El Hammami
avec la participation de Khadija El Abayad
Avec Badr nous avons décidé ensemble
de commencer nos échanges à partir de l’écriture Berbère : le tifinagh . Cette écriture est utilisée par les Berbères en Afrique du Nord pour écrire leur langue, le tamazight.
Notamment en lien avec des séries de dessins, de schémas (in méta-archives) que j’ai pu réaliser dans les années 80 qui rappellent étrangement cette écriture.
Je lui ai donc envoyé une série d’images à partir desquelles il désirait inventer une histoire. C’est au même moment que j’ai repensé aux signes réalisés avec des cheveux par Khadija El Abayad. Je l’ai contactée pour savoir si elle pouvait nous envoyer quelques images – chose qui fût faite dans la foulée Badr a associé mes signes avec ceux de Khadija et a inventé une histoire :
« La nature humaine. »