Un souffle miroir
Verre soufflé bouche et argenté, barre inox.
Ma réponse croise la destination du bâtiment (Sciences Po, Administration publique, Compétence en propriété intellectuelle) à l'histoire industrielle verrière de l'Alsace bossue, ainsi qu'à des caractéristiques de mon travail personnel d'enchaînements et de motifs. L'œuvre proposée devait s'inscrire dans le bâtiment sans heurter la recherche de clarté voulue par les architectes Lipsky et Rollet. Ma proposition s'est développée à partir de la collection de moules verriers réunie par le CIAV (Centre international d'art verrier, Meisenthal) qui retrace deux siècles de productions.
Cette collection offre un vocabulaire formel et historique qui relève des biens de consommation courants, il est représentatif de la nature d'évolution des formes et des usages par hybridation et association. En m'emparant de ce répertoire pour imaginer une réponse à ce concours je combinais les objets les uns avec les autres, selon un jeu dynamique d'échos entre les rondeurs, les étirements, les compressions et les plis que ces combinaisons d'objets créaient. En parallèle ce répertoire m'évoquait des notions d'auteur et de propriétés intellectuelle: d'où venait ces formes, par qui avaient-elles été dessinées ?.
Mon projet repose sur ce jeu de combinaisons formelles qui construit un réseau d'éléments adapté à l'architecture. J'aime envisager cet ensemble comme l'image d'un influx transmis dans une matière (ici le verre) qui générerait de forme en forme différents rythmes. Ce réseau disposé dans l'espace selon les lignes de force de l'architecture ne double pas celui des fluides nécessaires au fonctionnement du bâtiment. Mais ces formes issues de la mémoire industrielle locale ancrent et réfléchissent l'activité contemporaine et innovante de ces établissements dans leur territoire et appellent ce titre : Un souffle miroir