Véronique Rizzo
Né⋅e en 1963
Vit et travaille à Marseille
Le travail de Véronique Rizzo s'appuie sur une connaissance approfondies des grands moments de histoire de l'art récente. Principalement tournée vers l'abstraction (des avant-gardes russes jusqu'à l'op art en passant par l'art concret ou le Bauhaus...) cette compréhension précise pose les bases d'une pratique qui redéfinie, se détache, contredit ou amplifie ces fondements théoriques.
Véronique Rizzo opère à l'aune des transformations du monde et des remises en cause, de l'échec ou des réussites des programmes idéologiques qui ont accompagnés les abstractions modernistes. Portant un regard tour à tour ironique ou partisan sur cette pensée formelle, elle puise son vocabulaire plastique dans ces géométries chargées de sens. Que ce soit les motifs de Vasarely dans sa vidéo Tilos, ceux de Jean Arp ou Pol Bury dans Gestalt, ils constituent le socle d'un art qui, à l'heure des techniques numériques, rejoue ces expérimentations visuelles, les animent et les mixent...
Car à l'image arrêtée de la peinture succède le mouvement de la vidéo, car à l'enfermement de la forme pure et autonome se substitue l'inclusion de motifs issus de la culture populaire. Génériques d'émissions de télévision ou de films des années 1960-70, BD, science-fiction, cultures urbaines, musiques électroniques, psychédélisme... Tout se rencontre et coïncide d'une manière ou d'une autre dans cette oeuvre de synthèse.
Et puisque les utopies sont tombées sous le feux de politiques trop rationnelles, puisque les formes cinétiques se sont fait rattraper par l'industrie de la communication de masse, de l'identité visuelle, de la permanence de l'image, alors Véronique Rizzo prend acte et joue le jeu du sensoriel et du sensationnel.
Les (installations) vidéos qu'elle réalise ont une charge vibratoire qui les placent invariablement du côté de l'expérience corporelle. Parfois oppressante (Panopticon XXX), résonnante (Tilos), narrative (Labyrinthe vert), ou hypnotique (Sun1), elles disent intensément la puissance émotionnelle de la forme. Si le travail de Véronique Rizzo peut être perçu comme une mise en question, il doit également être compris comme une affirmation, celle qui dit la validité du motif sur une réalité physique. C'est cette force opérante qui se donne à lire sans détour dans cette géométrie vivante et sensible.