Susanne Strassmann

Ces dernières dix années la photographie et la peinture se sont développées simultanément dans mon travail. La photographie est un jeu, une chasse au trésor, parfois j'ai l'impression d'être un pickpocket de l'instant, quand je cours après des dames avec des sacs fétiches où quand je photographie des oeuvres visibles que pour moi-même dans les hauts-lieux de l'art contemporain ou dans la rue; la photographie s'impose comme moyen discret et rapide de la saisi d'images.
Ma Peinture est une peinture figurative, toujours huile sur toile. La réalité me passionne infiniment plus que la fiction. La plupart du temps mes motifs sont des groupes d'humains, que j'observe dans un rôle spécifique, avec un regard sur leur condition.
Les peintures peintes à l'atelier sont inspirés de photos ou de collages numériques. Internet est souvent la source des séries de motifs. Je passe beaucoup de temps devant l'écran pour préparer ces séries à la recherche du "motif parfait". C'est un processus un peu anachronique de passer de photoshop au chevalet. Ensuite : Ni dessin préparatoire, ni épiscope, le chemin de l'image mentale à la toile doit être le plus court possible, les moyens techniques minimales et la composition d'une justesse irréprochable. Dans le meilleur cas je ponds des peintures comme des oeufs.
Dans le travail de peinture in situ le processus est différent : Sous la contrainte de l'inconfort de travailler avec peu de matériel et des modèles vivants, des rencontres furtives, et sous le regard des spectateurs, il y a l'urgence. La concentration qu'exige ces contraintes donne une énergie particulière à la peinture et au trait. Le temps de réflexion est égal zéro. Pendant que je parle avec les gens mon bras, ma main exécutent un tableau, que je découvre après la séance. Cette intensité est comme une drogue, fascinant et effrayant.