Rémy Jacquier
Né en 1972
Vit et travaille à Saint-Étienne
« Les modes d'élaboration des œuvres de Rémy Jacquier reposent en grande partie sur des procédures rationnelles pouvant se ramener à l'idée de mesure. L'intérêt de l'artiste pour la musique, la danse et l'architecture dit, bien sûr, le souci de la métrique et de la rythmique, mais l'omniprésence des nombres, de la transcription et des sources scientifiques renvoie plus largement à l'ambition, finalement très classique, d'une mesure du monde. Les volumes architecturaux (terme que l'artiste préfère à celui de "maquette", puisque ces sculptures sont leur propre finalité et ne sont pas destinées à être construites, même hypothétiquement) sont conçus selon des règles strictes. Quelles que soient les séries, la forme des différents éléments et leur arrangement sont déterminés par des opérations de traduction (de notations graphiques, de textes, de signes en braille) qui font que, une fois le protocole déterminé, l'exécution de la sculpture ne laisse que peu de part à l'improvisation. (...)
Pourtant cette approche ne représente qu’un aspect du travail de Rémy Jacquier. Dans cet œuvre, la multiplication des règles, des procédures et des contraintes (dont le détail technique demeure souvent obscur pour le regardeur) ne semble justifiée que par le désir de transgresser la règle, de déroger à la procédure, d’échapper à la contrainte. Formellement, les dessins de Rémy Jacquier sont d’ailleurs à l’opposé d’une abstraction géométrique : ce ne sont que grouillements, tourbillons, grisailles, formes hybrides et non identifiables. » (...)
Extraits de L'organologie de Rémy Jacquier, par Karim Ghaddab
Catalogue monographique, Coédition Ceysson et Domaine de Kerguéhennec, 2011
© Adagp, Paris