Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Mireille Loup

Né⋅e en 1969

Vit et travaille à Arlès

Formée à l'École Nationale de la Photographie d'Arles, Mireille Loup y revendiquait déjà son penchant pour le ton tragi-comique. Curieuse et avide de théorie, elle écrit un mémoire sur le "contre-sérieux", nourri en partie de recherches préliminaires sur Marcel Broodthaers, à Bruxelles. Fascinée par l'articulation sémiotique du texte et de l'image, Mireille Loup s'attarde sur les rares légendes des photographies de Weegee et de Magritte, mais aussi sur les caricatures érotiques de Michel-Ange. Elle réalise alors ses premiers livres d'artiste autobiographiques, comme l'unique Un jour il faudra que je pense à me marier (1994).

Dès l'âge de dix ans, Mireille Loup se rendait une fois par semaine dans la cabine d'un photomaton et consignait dans des albums l'accumulation de ses identités, veillant à leur attribuer un genre respectif BCBG, sentimentale, rock. On peut dire qu'une des premières séries de l'artiste trouve ses origines dans ces rituels d'enfance. La pièce Chacun de mes visages, commencée en 1992, est une recherche autobiographique en work in progress. Elle se compose aujourdhui de quatre-vingt cinq portraits photographiques - mis en scène ou non - et d'autoportraits de l'artiste, disposés en frise sur la cimaise. Suivant un cadrage récurrent, serré autour du visage de Mireille Loup, tous les genres sont exploités, depuis les prises de vues à l'Instamatic au flash, en studio, jusqu'aux mises en scène les plus rocambolesques et drolatiques. Cette série importante constitue la clef de voûte d'un corpus d'oeuvres déjà très cohérent, où domine la maîtrise du mode narratif.