Provence-Alpes-Côte-d'Azur

João Vilhena

Né⋅e en 1973

Vit et travaille à Paris

«Y a-t-il un signifiant qui ne soit pas de langage? Telle était la question que l'on pouvait se poser dans le lacanisme postérieur à la mort du maître : naguère. On entendait par là chercher du côté de la peinture (exemple cardinal (parce qu'ut pictura poesis)) quelque chose comme un «signifiant visuel». Je me réjouis de devoir y revenir ici par la faute de João Vilhena, s'il est vrai que cet artiste se réclame d'une sorte de «lacanisme artistique», et qu'il entretient déjà avec le Psychanalyste la connivence des jeux de mots, fussent-ils eux-mêmes transposés dans l'ordre plasticien. (...) Pour aller vite, je m'orienterais moi-même de la façon suivante : il n'y a pas de «signifiant plastique» à proprement parler, mais il peut se rencontrer des effets de signifiant dans les arts visuels. Exemple chez Vilhena: le minium est un signifiant de la peinture pour le sujet João, il se distingue aussi de tout autre couleur ou matière, mais ses propriétés uniques peuvent le rapporter à Saturne (via le plomb qu'il contient), soit lui redonner de la métaphore, des lointains. Un signifiant est l'entame d'une chaîne de signifiants. Chez Vilhena, le trompe-l'oeil, l'aggloméré en lamelles de bois, le pantographe, la mine de plomb, Marcel Duchamp, etc. prennent le statut de signifiants; de sorte qu'à leur suite tous les éléments qui leur seront connectés dériveront vers le signifiant.»

texte de Joseph Mouton, extrait de Jouant du Signifiant. Prestissimo, plaquette de l'exposition, Galerie Sainte Réparate, Nice 2008.