Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Jean Laube

Né⋅e en 1959

Vit et travaille à Marseille

Ma peinture a pris des formes et des adresses très diverses : sculptures, assemblages d'objets, de matériaux, reliefs, théâtres d'optique, tableaux.
Les termes premiers qui la constituent, couleur, construction, me conduisent naturellement à considérer l'architecture, les éléments construits du paysage comme des vis à vis, des analogues de ce que j'attend d'une oeuvre: quelle nous fasse éprouver le lieu où nous sommes face à elle.
Ces rapports avec le construit se déclinent dans une oscillation entre abstraction et espaces ou objets reconstruits, représentés. Ce qui me pousse vers la réalisation relève davantage de la rythmique, de la mesure, que du reflet et de l'imitation.
Les objets représentés le sont comme des modèles déjà connus, partagés, communs.
Trames ornementales, lexique d'architecture, formes en croissance, dépôts géologiques, boites, cabanes, baraques, ce pourrait être le début d'une liste de choses faites ou à faire.
Une part de l'aspect que prennent mes réalisations tient à mon expérience de l'espace, d'une porosité avec les lieux et les territoires que je rencontre.
À certains moments cette proximité est marquée par l'utilisation de matériaux ou de gestes depuis longtemps intégrés aux vocabulaires de l'art, mais toujours en usage à ses bords.
Par ailleurs, à la volonté de conserver, de restaurer dans chaque réalisation ce qui la motivait au départ, de faire en sorte que chaque décision soit aussi un geste, un mouvement. Cet état premier est le plus souvent perdu, puis reconstruit, et c'est dans ce jeu de coupures et de réparations que les objets finissent par trouver leur densité.
La circulation des entrées et des résolutions dans mon travail se fait par des allerretour, des reprises, des oublis et des ruptures, dans un temps sans linéarité ni progression. [...]

Jean Laube, notes de septembre 2015