Provence-Alpes-Côte-d'Azur

Hatem Akrout

Né⋅e en 1955

Vit et travaille à Marseille

« Toujours plusieurs passages pour le fond. D'abord du jaune à l'eau puis du blanc à l'huile et ensuite du rouge à l'eau, un combat racial : le blanc mange le jaune, le rouge mange le blanc. Hatem Akrout peint alors des formes à l'huile ; et il mélange le tout avec un chiffon. Hatem a fait son lit ».
Jean Pierre Ostende, 1990.

« Accomplissement d'un lent travail de plus de dix années pour que naisse son langage dont la trace est la syntaxe, l'émulsion la grammaire et les signes empruntés à ses racines carthaginoises le vocabulaire ».
Dominique Legros, 1997

« La peinture de Akrout se laisse d'abord approcher par les sens. Sans abus de matière, sans effets trop grossièrement démonstratifs, elle attire par sa simplicité : signes élémentaires déclinés en petits formats, scènes plus ou moins figuratives ( corps, baiser ) en formats plus grands, couleurs de terre mélangées d'eau, couleurs primaires posées sur le bois ».
Yves Gerbal, 1996

« ... la peur du vide : il couvre. La peur du fixe : il met en mouvement ( anti-nature-morte ). Et c'est "une peur de la mort" peinte.
Je crois qu'il n'essaye pas d'exorciser ou d'apprivoiser la mort.
Je crois qu'il essaye de peindre ce que nous avons oublié : la surprise, la fraîcheur du galop ».
Jean Pierre Ostende, 1990

Ce que nous narre Hatem Akrout se situe entre l'édification d'un mythe fusionnel constitué de racines éparses et le récit de la création de sa création. Il y a toujours du mythe, pour un artiste et surtout pour un peintre, dans l'élaboration de son oeuvre. Parler de la création c'est avant tout décrypter sa création. Reconstituer de bric et de broc les morceaux de la Chimère, c'est compter les abattis de sa peinture. Chez Hatem, faire de la céramique avec du papier, de la peinture avec du dessin, de la cartographie avec des légendes, du personnel avec du général, est une façon de questionner le monde, celui de l'histoire de l'art et de ses sources complexes qui se répercutent toujours en un point ou l'autre, celui du monde d'aujourd'hui et de ses problèmes sans résolutions immédiates possibles.
François Bazzoli, automne 2000