Catherine Branger
Né⋅e en 1965
Vit et travaille à Toulouse




Structuré en séries de peintures, généralement aux motifs géométriques, le travail de Catherine Branger paraît de prime abord rigoureux, rationnel, presque formaliste. Ce faux air ordonné et méticuleux dissimule en réalité une pratique aux multiples ricochets, renvois, allers-retours, disséminés à travers les séries et les périodes, comme s’il s’agissait d’un jeu de piste.
D’approche expérimentale, la peinture de Catherine Branger se nourrit de l’observation des contextes, qu’ils soient celui de l’activité des collègues artistes, des ateliers où elle travaille, des lieux d’exposition investis - ou, plus globalement, le contexte architectural. Et même lorsqu’elle adopte l’abstraction, cette relation à l’espace est toujours présente, tout particulièrement dans les choix de composition des tableaux, qui véhiculent une perception et une sensibilité spatiales subtiles et constantes.
C’est là que les allers-retours se font : entre l’espace réel reproduit par la photographie d’abord et la peinture ensuite et l’espace représenté qui devient un motif pictural autonome représentable à l’infini.
De la même manière, la feuille de papier rayée et pliée, en se transformant d’objet à deux dimensions à volume, devient prétexte aux expérimentations, aux superpositions de glacis, à l’exploration de la couleur et de la matière - et cela, dans un mouvement presque inépuisable. Il est aussi beaucoup question de rythme dans les compositions de Catherine Branger, de répétition, de contrôle. Mais, dans ce système en définitive si rassurant, l’artiste ne s’interdit pas de disséminer des failles, accidents parfois imperceptibles, au pouvoir inédit de perturbation.