Alan Bogana
Né⋅e en 1979
Vit et travaille à Genève
La pratique multidisciplinaire d’Alan Bogana se nourrit de recherches complexes soutenues par ses formations en arts visuels, méthodologies en recherche artistique, et en infographie. Ses productions (sculptures, vidéos, hologrammes) prennent souvent la forme d’installations qui permettent de matérialiser des concepts abstraits (réels ou imaginaires). Elles interrogent, par exemple, à la fois le comportement et la culture visuelle de la lumière, l’utilisation de la technologie dans nos sociétés du contrôle et plus généralement les relations entre les arts et les sciences. Elles adressent aussi avec humour la tension entre réalité, fiction et perception par exemple lorsqu’elles approfondissent les théories spéculatives des grand-e-s auteur-trice-s de science-fiction (Isaac Asimov pour Thiotimoline, 2015) ou créent des récits sur l'émergence de formes mêlant organique et inorganique au moyen de processus technologiques (Boganium, handwavium et les autres, 2018).
Artiste-chercheur, Bogana explore ainsi dans la matière sa translucidité, sa phosphorescence, et son impermanence. Les hologrammes – matérialisations en relief d’un processus d’inscription de la lumière – tiennent une bonne place dans ses investigations à côté des recherches menées sur l’iconographie de la lumière laser et du pixel, fondement même de nos imaginaires numériques (Dead Pixel Diaries, 2021-2022).
En plus de révéler un profond intérêt pour l’astronomie et la minéralogie, les travaux d’Alan Bogana rendent visibles des réflexions qui s’étendent à l’archéologie des médias et proposent une prise de distance sur le monde technologique et médiatique en devenir.
Texte de Sara Petrucci