Préliminaires pour un verger futur
À l'occasion de la rentrée scolaire pour l'année 2024/2025, le FRAC RÉUNION est heureux de réinvestir les espaces de la BU Droit-Lettres du campus du Moufia. L'accrochage intitulé Préliminaires pour un verger futur vient poursuivre les réflexions amorcées par les deux expositions précédentes (Cosmologie de l'intime et L'art d'habiter comme on fait son nid ) sur les rapports qu'entretiennent humain et vivant.
Avec :
Morgan Fache
Gwladys Gambie
Geert Goiris
Laura Henno
Kid Kreol & Boogie
Sanjeeyann Paléatchy
Roberto Stephenson
L’accrochage collectif intitulé Préliminaires pour un verger futur propose une vue stratigraphique de l’esthétique de la relation entre l’humain et la nature. La nature s’entend ici comme un espace qui n’empêche pas l’interaction mais s’appréhende comme une forme de décor.
Tour à tour hostile, luxuriant, aride, sublimé ou apprivoisé, l’environnement se déploie à la faveur d’une diversité de scénettes qui convergent vers une forme d’équilibre ténu entre présence et/ou intervention humaine et espace naturel réputé indompté.
Geert Goiris offre à voir un palmier en jeu de gris à la limite du réel, Gwladys Gambie utilise l’aridité d’un littoral pour y performer un avatar nommé Moko Chadwon (l’ourson sur échasses), Morgan Fache photographie la liane chouchou évoquant une colonisation naturelle du territoire, Sanjeeyann Paléatchy propose une version personnelle d’une Véli (divinité gardienne de la nature), Kid Kréol et Boogie déploient un diptyque photographique singulier présentant les deux artistes mues en entités tirées d’un imaginaire péi, Laura Henno rend visible des dynamiques inhérentes à un groupe, et Roberto Stephenson photographie des habitations de fortune sur des sols abîmés par le séisme de 2010 à Haïti. Ces huit artistes proposent tout à tour une imagerie sensible et poétique au service d’une déhiérarchisation des rapports qu’entretiennent humain et nature. Ils y insufflent bien souvent une troisième donnée (spiritualité, esthétisation …) qui empêche toute forme de binarité.
Préliminaires pour un verger futur (KATTAN Karim, Préliminaires pour un verger futur, ed. Elyzad, 2017)propose des captations, des visions diverses et subjectives d’une interrelation ou même d’une interdépendance de l’Homme et du vivant. Le médium photographique fige un instant du réel et permet alors de poser les prémices d’un après tranquille ou incertain, les fruits d’un verger en constante mutation.
Louisa Grondin
Avec la collaboration de Anna Vrinat