L’eau qui fend la pierre avec l’herbe
David Ryan investit les souvenirs qui le lient à l’Irlande du Nord et qui le font y agir. Cette piste sensible et narrative – marquée par une situation humaine conflictuelle – est à entendre comme archétypale. Elle le voit emprunter des fragments mémoriels à des proches et à des individus rencontrés depuis son enfance tout au long de ses investigations. L’artiste construit plusieurs alter egos pour traduire l’ample monde narratif qu’il façonne de manière ouverte et pour renouveler la manière de se situer lui-même à l’intérieur. Existe ainsi The Bushman ou encore le Chasseur de trèfles. Son travail de dessin, étonnamment prolifique, et ses installations, incluant des vidéos, restituent ce grand mouvement intime et partagé. Ses propositions impliquent de nombreuses collaborations, autant de brèches dans son système non clôt, autant de prétextes à rendre instable ce qui pourrait être trop tenu. Avec cette nouvelle exposition, promouvant une forme de réparation des êtres, une forme d’espoir (soulignée par le titre retenu), David Ryan construit un nouveau chapitre du vaste mouvement qu’est sa démarche. Les artistes Ninon Lacroix, Elouen Bernard et Coline Le Moine participent du projet avec des propositions sonores et installatives.