Actualités des artistes

*d’où l’on parle*

Mécènes du sud Montpellier-Sète, Montpellier
du 02/10/2026 au 03/01/2026

d’où l’on parle
Du 2 octobre 2025 au 3 janvier 2026
Vernissage le mercredi 1er octobre de 18h à 21h

Une exposition d’Arnaud Vasseux
Avec la participation de Sophie Dubosc et Maïder Fortuné
Commissariat : Marine Lang

Dans la salle d’audience, c’est à la barre où se tiennent, se présentent, tour à tour, la·le·s victime·s ou l’avocat.e, la·le·s justiciables, la·le·s témoins et l’·les expert·es. En ce lieu unique se dit ou s’éclaire ce qui s’est passé en un autre lieu selon une diversité de points de vue, de qualité ou de fonction. La salle d'audience pourrait bien être une hétérotopie, un lieu où se reflètent d’autres lieux, où se jouent les récits du même, la recherche d’une vérité qui n’apparaît que fragmentée ou diffractée. Cette salle, ses règles, son mobilier ou ces objets comme la barre, sont des éléments transitionnels par lesquels la justice s’incarne, se réalise, et devient rituel. Il y a un avant et un après le contact avec les éléments de cet espace singulier.

Arnaud Vasseux, sculpteur, a pu observer ce lieu qu’est le tribunal et sa salle d’audience durant la résidence en entreprise au sein du cabinet d’avocats SVA qu’il a effectué en 2023 grâce à la collaboration avec Mécènes du Sud et de la DRAC Occitanie dans le cadre du programme Art et Mondes du Travail. En témoin privilégié, il a aussi suivi l’activité, les interactions entre pairs, les préparations, et les représentations qui rythment le travail de celleux qui sont chargé·es de participer à l’établissement d’une réponse lorsque la justice se rend, pour les responsables et pour les victimes.

Dans l’exposition d’où l’on parle, il s’agit de présenter un ensemble d’œuvres qui est le résultat de cette attention et de la digestion par l’artiste de ce temps d’immersion dans le monde judiciaire qui l’a profondément marqué, d’espaces, de gestes et de paroles, de quelques procès qui resteront gravés dans sa mémoire à jamais. Des questions simples se sont posées au cours de cette expérience mais aussi par la lecture des multiples comptes-rendus des procès importants qui émaillent les pages justice de nos journaux. Par exemple, comment s’incarne la justice dans notre société ? Comment, aujourd’hui, est-elle rendue en France ?

d’où l’on parle, est une opportunité pour interroger les lieux convoqués par le dispositif de la salle d’audience mais aussi pour tenter de traduire et d’exprimer ce vouloir dire, la difficulté de dire des victimes, notamment celle des femmes. Arnaud Vasseux choisit d’ailleurs de présenter les œuvres d’une autre sculptrice Sophie Dubosc, qui montre ici des figures dont la parole est empêchée, qui sont parfois féminines, parfois enfantines. Il s’agit d’exprimer également l’importance de ce qu’est la justice, sans écarter ses manquements. S’inquiéter de comment elle peut évoluer, dans une société qui réclame et empêche en même temps l’accès de toustes les individus à l’égalité des droits – hommes, femmes, enfants. Enfin dire comment les lieux où la justice se rend sont symboliquement chargés de cette tension entre nécessité de juger et manque de temps et de moyens ; comment faire justice aujourd’hui est à la fois un enjeu révolutionnaire, profondément essentiel au processus démocratique mais aussi un sujet de limitations et de frustrations.

Biographie d'Arnaud Vasseux

Dans sa pratique, Arnaud Vasseux donne une place déterminante aux phénomènes, aux matériaux et à leurs manipulations dans l'élaboration du sens. Il s’interroge sur les processus qui font advenir les formes à partir de matériaux qui traversent plusieurs états comme le plâtre, le béton, la résine, la cire ou le verre. Ses sculptures combinent fragilité, instabilité et résistance. Il met en jeu les notions de spatialités, de temps et de lieu par l’exploration des possibilités issues des techniques du moulage et de l’empreinte. La confrontation à l’espace physique et l’exploration des lieux où il intervient l’ont conduit depuis une quinzaine d’années à réaliser une série d’œuvres éphémères - Les Cassables - construites à même le lieu, faisant de l’exposition un lieu d’expériences, d’hypothèses et de récits.